Rapports Techniques Sud – Casamance (PAPSEN 30)

CARACTERISATION ET TEST VARIETES CEREALIERES

Auteur: Marco Manzelli, Saliou Djiba

Dans les zones ciblées par le Programme PAPSEN, les superficies destinées aux cultures céréalières de plateau sont significativement augmentées dans les dernières années; par contre, les cultures des vallées (le riz essentiellement) ont subi une réduction.

Parmi les espèces de plateau, le riz a connu un essor formidable, en particulier grâce à l’introduction de certaines variétés NERICA, dont les rendements et les caractéristiques d’adaptabilité ont été bien appréciés par les agriculteurs.

Toutefois, les zones de plateau sont sujettes à des processus de dégradation chimique et physique qui menacent leur durabilité en termes soit de conservation des ressources naturelles soit d’exploitation anthropique.
Dans ce nouveau contexte et face aux changements climatiques et à une pression anthropique croissante sur le domaine agricole, parmi les stratégies de développement à poursuivre, il devient donc essentiel de régler les problèmes techniques liés au manque de matériel végétal diversifié et performant, adapté ou capable de s’adapter à des conditions pédoclimatiques variables et, en même temps, aux exigences du consommateur.

A cet égard, une étape essentielle concerne la réalisation de tests variétaux (par espèce ciblée) pour analyser l’adaptabilité de nouvelles variétés en termes de rendement et de stabilité productive dans la zone du Programme. Les critères pour le choix de variétés à tester sont nombreux. Dans le contexte agro-climatique local, un critère de choix stratégique est représenté par la durée du cycle de production: un cycle plus court dans des conditions d’aléas climatique, comme observé au cours des dernières années, offre une garantie de succès plus grande qu’un cycle plus long.

A cette première caractéristique, on peut associer certains caractères de résistance et/ou de tolérance à la sécheresse, aux insectes, aux maladies, etc.
En même temps, et en conformité avec les conventions et traités liés aux ressources phylogénétiques auxquels le Sénégal adhère, il devient nécessaire de mieux comprendre la distribution et le niveau d’utilisation de variétés céréalières traditionnelles afin de mettre en place une stratégie efficace pour la sauvegarde de ces ressources phytogénétiques.

Elles représentent, en effet, les résultats d’un long chemin de sélection opérée par les agriculteurs eux-mêmes au cours des années, dont l’objectif est la réduction du risque, notamment à travers la création et le maintien d’une grande variabilité génétique. La récupération de l’identité génétique devient donc stratégique, d’un côté, pour préserver un patrimoine d’importance encore vitale, de l’autre, pour disposer de cette variabilité génétique nécessaire à la sélection de variétés toujours plus adaptées au contexte socio-environnemental local.